2. Les contacts des autochtones avec les pêcheurs et les explorateurs européens

2.1. Les explorations et les premières tentatives de colonisation


Lorsque les Français reviennent dans la vallée du Saint-Laurent au début du 17e siècle, les Iroquoiens du Saint-Laurent qu’ils y ont rencontrés 60 ans plus tôt n’y sont plus. Les historiens et les archéologues pensent qu’ils auraient migré vers les Grands Lacs pour rejoindre d’autres nations iroquoiennes. On suppose que cette migration s’est avérée nécessaire à la suite de nombreux décès causés par des guerres entre nations, mais aussi en raison du choc microbien.


Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Réponds aux questions suivantes.

   

2.2 Le projet de colonie et l'alliance franco-amérindienne de 1603

Tentatives de colonisation par la France aux 16e et 17e siècles

Les points noirs représentent les sites des premières colonies : Charlesbourg-Royal (1541), Tadoussac (1600), Ile Sainte-Croix (1604), Port-Royal (1605), Ile de Sable (1598)

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

À partir des années 1580, les fourrures que les pêcheurs européens acquièrent en Amérique du Nord sont de plus en plus prisées en Europe. La couronne française accorde d’ailleurs des monopoles à des marchands et des explorateurs pour faire la traite des fourrures ainsi que pour continuer l’exploration du territoire en quête de richesses. En plus d’être une entreprise commerciale, la traite des fourrures vient également avec l’obligation d’établir des colons. Les diverses tentatives de colonisation du nord-est de l’Amérique menées par les Français au tournant du 17e siècle sont donc principalement financées par l’entremise du commerce des fourrures avec les Autochtones.

Source de la photo : TCY, Poste de traite Chauvin - Réplique du premier bâtiment (2007), Wikimedia Commons. Licence : Creative Commons (BY-SA).

En 1600, les Français établissent notamment un poste de traite à Tadoussac, un lieu d’échanges fréquemment utilisé par plusieurs nations algonquiennes pour faire du troc entre elles. En établissant ce poste de traite, les Français veulent notamment entretenir leurs relations commerciales avec les Innus et s’insérer dans leurs réseaux d’échange. En effet, cette nation algonquienne joue un rôle important dans le commerce des fourrures. Elle fait aussi office d’intermédiaire avec les autres nations algonquiennes qui occupent la vallée du Saint-Laurent et qui font du commerce avec certaines nations iroquoiennes des Grands Lacs.


Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Les Français cherchent également à nouer des relations politiques pour intensifier l’occupation du territoire en créant des établissements permanents et en y installant de plus en plus de colons. En 1603, des représentants de la couronne française concluent une alliance avec certaines nations algonquiennes représentées par le chef innu Anadabijou.

Source : Léonce Cuvelier, Reconstitution de l'habitation de Champlain (1940), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P551,D2,P37. Licence : domaine public.

Dans ce contexte, deux perspectives s’opposent. Aux yeux des Français, cette alliance leur donne la légitimité de s’installer sur une partie du territoire des Autochtones en échange d’un soutien militaire dans leurs conflits. Selon la perspective autochtone, les Français ont surestimé l'importance de la rencontre de 1603. Cette entente ne leur aurait pas permis d’occuper le territoire autochtone.


Malgré ces perspectives opposées, Samuel de Champlain s’appuie sur l’alliance franco-amérindienne de 1603 pour justifier l’occupation française du territoire autochtone. En 1608, Champlain fonde Québec, le premier établissement permanent des Français dans la vallée du Saint-Laurent.

  

Cahier de traces