2. Les premiers occupants de l’Amérique du Nord
Cahier de traces
2.0 Les premiers êtres humains en Amérique
Selon les connaissances scientifiques actuelles, l'Homo sapiens apparait il y a environ 300 000 ans sur le continent africain. Au fil du temps, certains des premiers humains modernes migrent partout à travers le globe, cheminant d’abord vers l’Asie et l’Europe.
Bien qu’il existe de nombreuses théories sur le peuplement de l’Amérique, les connaissances scientifiques actuelles précisent que des humains en provenance d’Asie sont arrivés en Amérique du Nord environ 30 000 ans avant notre ère. Ces humains auraient traversé la Béringie, un passage terrestre aujourd’hui submergé par l’eau. Il s’agirait des premiers occupants de l’Amérique, probablement à la poursuite des troupeaux d’animaux à la base de leur alimentation.
Des milliers d’années plus tard, un réchauffement du climat permet aux humains en provenance de l’Asie de se frayer un chemin entre les glaciers qui recouvrent une vaste partie de l’Amérique du Nord. Plusieurs vagues de migrations d'origine asiatique contribuent ainsi au peuplement du continent et à l’occupation d’un territoire qui s’étend jusqu’à l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.
Le peuplement de l'Amérique entre 20 000 et 10 000 ans avant notre ère
Les zones blanches représentent les glaciers. Les flèches rouges et orange illustrent différentes théories sur le peuplement de l'Amérique.
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Les premiers êtres humains en Amérique, vers 30 000 avant notre ère
La Béringie représente l'espace entre l'Asie et l'Amérique du Nord. La zone blanche illustre les glaciers. La flèche montre le sens des migrations.
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Le peuplement du nord-est de l'Amérique et de l'Arctique à partir de 10 000 ans avant notre ère
La zone blanche représente les glaciers vers 8 000 ans avant notre ère. La zone grise représente les glaciers restants vers 4 000 ans avant notre ère. La flèche rouge illustre les axes de peuplement du nord-est de l'Amérique à partir de 10 000 ans avant notre ère. La flèche orange illustre les axes de peuplement de l'Arctique à partir de 2 500 ans avant notre ère.
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Les premiers êtres humains sur le territoire actuel du Québec
Vers 10 000 ans avant notre ère, la fonte des glaciers libère davantage de territoire au nord-est de l’Amérique du Nord, ce qui permet à des groupes d’occuper cette partie du continent. Ce recul des glaciers engendre des températures moins froides qui permettent aux humains de s’installer sur le territoire qui correspond aujourd’hui au sud de la province de Québec.
À partir de 2 500 ans avant notre ère, des populations humaines suivent un autre axe de peuplement, se déplaçant d’ouest en est dans les régions arctiques du continent. D’autres populations suivent éventuellement cet axe et s’installent vers l’an 1 200 de notre ère au sein du territoire qui correspond aujourd’hui à la partie nord du Québec.
Réponds aux questions suivantes.
Source : Émilie Deschênes, Pointe foliacée à base concave (vers 12 000 ans avant aujourd'hui à 10 000 ans avant aujourd'hui), Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
La formation des familles linguistiques autochtones
À partir de 10 000 ans avant notre ère, des êtres humains occupent et exploitent la partie sud du territoire aujourd’hui nommé Québec. Ces populations sont dites nomades, parce qu'elles se déplacent fréquemment pour chasser les troupeaux d’animaux qui leur permettent d’assurer leur subsistance. Au fil du temps, ces groupes complètent leur alimentation avec la pêche et la cueillette, développant leurs propres techniques pour exploiter les ressources disponibles au sein de leurs environnements respectifs.
Source : Julie Toupin, Vase à parement et à crestellation (vers 1350 - vers 1600), Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
Entre l’an 1 000 avant notre ère et l’an 1 000 de notre ère, les populations humaines du nord-est de l’Amérique augmentent et elles intensifient leurs échanges économiques au sein d’un réseau de plus en plus vaste. En parallèle, ces populations développent la poterie, ce qui stimule la production de vases utilisés pour la conservation et la cuisson de la nourriture ainsi que pour le transport de l’eau. Du 6e au 10e siècle, certains groupes nomades commencent à réduire leurs déplacements quelques mois par année afin de s’installer près des points d’eau et d’expérimenter des pratiques agricoles.
Source : Diane Boily, Maïs, courges et haricots, AKI : Sociétés et Territoires autochtones. Licence : Utilisation dans un contexte éducatif seulement (BY-NC).
À partir de 1 000 de notre ère, de plus en plus de groupes adoptent l’agriculture, qui prend notamment forme avec la culture des « trois sœurs », une pratique qui s’accompagne de la formation de premiers villages permanents. D’abord désertés durant l’hiver, les villages sont progressivement occupés à l’année longue, ce qui témoigne d’une sédentarisation de certains groupes au sein de la vallée du Saint-Laurent.
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Du 13e au 15e siècle, les groupes sédentaires se distinguent de plus en plus des groupes nomades sur les plans sociaux, politiques, économiques et culturels. C’est d’ailleurs au cours de cette période que les familles linguistiques iroquoienne et algonquienne se seraient consolidées dans le sud du territoire actuel du Québec et ses environs. À la même époque, rappelons que des groupes nomades que l’on associe à la famille linguistique inuite-aléoute s’installent dans la partie nord de ce territoire.
Vers 1500, on estime qu’il y entre 150 000 et 200 000 Autochtones présents dans le nord-est de l’Amérique au moment où les Européens intensifient la colonisation de cette région. Environ 12 millions d’Autochtones vivent sur les territoires actuels des États-Unis et du Canada.