Le peuplement de l'Amérique du Nord et les explorations européennes

Site: ENA.RECITFAD.COM
Cours: HIG-4101 Histoire du Québec et du Canada, des origines à 1608
Livre: Le peuplement de l'Amérique du Nord et les explorations européennes
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: mercredi, 15 janvier 2025, 13:41

1. Introduction


Consignes pour ce module

 

Tout au long de ce module, tu devras lire des textes, consulter des vidéos et répondre à des questions interactives.

Lorsque tu voudras passer à la page suivante, clique sur le petit rectangle gris pâle, en haut ou en bas, à droite.

Les premiers êtres humains en Amérique, vers 30 000 avant notre ère

La carte représente le passage hypothétique, appelé la Béringie, qui aurait été utilisé par les premiers humains pour arriver en Amérique.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Des humains en provenance d’Asie arrivent en Amérique du Nord environ 30 000 ans avant notre ère. Depuis des temps immémoriaux, les Premières Nations et la nation inuite vivent sur le territoire qui correspond aujourd’hui à la province de Québec.


Les Autochtones et les Européens dans le golfe du Saint-Laurent au 16e siècle

La carte représente le territoire inuit (orange), le territoire algonquien (bleu), le territoire iroquoien (rouge), ainsi que trois nations algonquiennes (les Innus, les Mi'gmaqs et les Béothuks). La flèche orange montre le déplacement des inuit pour pêcher alors que la flèche jaune montre le déplacement des Innus pour pêcher. Les pointillés bleu foncé illustrent les endroits où les pêcheurs européens s'arrêtent pour pêcher.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Au 15e siècle, les Européens intensifient leur exploration de l’Amérique à la recherche de richesses et d’une route vers les Indes. Par exemple, des pêcheurs et des explorateurs européens parcourent le golfe du Saint-Laurent, ce qui leur permet d'entrer en contact et d'échanger avec certaines nations autochtones comme les Mi’gmaqs.

Après plusieurs tentatives de colonisation échouées, les Français forment une alliance avec les Innus et d'autres nations autochtones au début du 17e siècle. La couronne française utilise cette alliance pour s’installer sur le territoire et pour profiter des réseaux d’échange autochtones. C’est le début d’un projet de colonie dans la vallée du Saint-Laurent qui modifiera profondément le mode de vie des peuples autochtones dans les siècles qui suivront.


Signification du terme "Autochones"

 

Le terme « Autochtones » englobe trois groupes distincts : les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Les Premières Nations regroupent l’ensemble des premiers peuples d’Amérique du Nord. Les Inuits forment une nation qui vit dans l’Arctique canadien. Les Métis forment la Nation métisse qui occupe la région des Prairies depuis le 18e siècle.


 
Dans ce module, nous verrons les 2 opérations intellectuelles suivantes: se situer dans l'espace et dans le temps et déterminer des causes et des conséquences.

Opérations intellectuelles


Dans un 1er temps, écoute les 3 vidéos suivantes. Informe ton enseignant.e lorsque tu auras terminé. Il-Elle prendra le temps de t'enseigner chacune d'elle en utilisant du matériel complémentaire que tu retrouveras sur le site Pédago Mosaîque.

Situer dans l'espace

Cette vidéo fait partie du cours en ligne d'histoire du Québec et du Canada.

Situer dans l’espace, c’est être capable de lire et d’interpréter une carte géographique, puis d’identifier sur cette carte un élément géographique, un fait ou un territoire donné.

Pour une activité sur cette opération intellectuelle : https://monurl.ca/situerdanslespace

Cette vidéo a été élaborée par le RÉCIT univers social : www.recitus.qc.ca

Se situer dans le temps

Cette vidéo accompagne le cours en ligne d'histoire du Québec et du Canada de 4e secondaire. Elle traite de l'opération intellectuelle « situer dans le temps » et aborde la second soulèvement des Métis menés par Louis Riel.

Cette vidéo a été élaborée par le RÉCIT univers social : www.recitus.qc.ca

Déterminer des causes

Cette vidéo fait partie du cours en ligne d'histoire du Québec et du Canada.

Déterminer des causes, c’est trouver pourquoi un événement s’est produit. Un bon indice, quand on recherche une cause, est de se souvenir qu’elle se situe toujours avant l’événement dans la chronologie.

Cette vidéo a été élaborée par le RÉCIT univers social : www.recitus.qc.ca

2. Les premiers occupants de l’Amérique du Nord


Cahier de traces


2.0  Les premiers êtres humains en Amérique


Selon les connaissances scientifiques actuelles, l'Homo sapiens apparait il y a environ 300 000 ans sur le continent africain. Au fil du temps, certains des premiers humains modernes migrent partout à travers le globe, cheminant d’abord vers l’Asie et l’Europe.

Bien qu’il existe de nombreuses théories sur le peuplement de l’Amérique, les connaissances scientifiques actuelles précisent que des humains en provenance d’Asie sont arrivés en Amérique du Nord environ 30 000 ans avant notre ère. Ces humains auraient traversé la Béringie, un passage terrestre aujourd’hui submergé par l’eau. Il s’agirait des premiers occupants de l’Amérique, probablement à la poursuite des troupeaux d’animaux à la base de leur alimentation.

Des milliers d’années plus tard, un réchauffement du climat permet aux humains en provenance de l’Asie de se frayer un chemin entre les glaciers qui recouvrent une vaste partie de l’Amérique du Nord. Plusieurs vagues de migrations d'origine asiatique contribuent ainsi au peuplement du continent et à l’occupation d’un territoire qui s’étend jusqu’à l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.


Le peuplement de l'Amérique entre 20 000 et 10 000 ans avant notre ère

Les zones blanches représentent les glaciers. Les flèches rouges et orange illustrent différentes théories sur le peuplement de l'Amérique.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Les premiers êtres humains en Amérique, vers 30 000 avant notre ère

La Béringie représente l'espace entre l'Asie et l'Amérique du Nord. La zone blanche illustre les glaciers. La flèche montre le sens des migrations.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).


Le peuplement du nord-est de l'Amérique et de l'Arctique à partir de 10 000 ans avant notre ère

La zone blanche représente les glaciers vers 8 000 ans avant notre ère. La zone grise représente les glaciers restants vers 4 000 ans avant notre ère. La flèche rouge illustre les axes de peuplement du nord-est de l'Amérique à partir de 10 000 ans avant notre ère. La flèche orange illustre les axes de peuplement de l'Arctique à partir de 2 500 ans avant notre ère.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Les premiers êtres humains sur le territoire actuel du Québec

Vers 10 000 ans avant notre ère, la fonte des glaciers libère davantage de territoire au nord-est de l’Amérique du Nord, ce qui permet à des groupes d’occuper cette partie du continent. Ce recul des glaciers engendre des températures moins froides qui permettent aux humains de s’installer sur le territoire qui correspond aujourd’hui au sud de la province de Québec.


À partir de 2 500 ans avant notre ère, des populations humaines suivent un autre axe de peuplement, se déplaçant d’ouest en est dans les régions arctiques du continent. D’autres populations suivent éventuellement cet axe et s’installent vers l’an 1 200 de notre ère au sein du territoire qui correspond aujourd’hui à la partie nord du Québec.



Réponds aux questions suivantes.


   

Source : Émilie Deschênes, Pointe foliacée à base concave (vers 12 000 ans avant aujourd'hui à 10 000 ans avant aujourd'hui), Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

La formation des familles linguistiques autochtones

À partir de 10 000 ans avant notre ère, des êtres humains occupent et exploitent la partie sud du territoire aujourd’hui nommé Québec. Ces populations sont dites nomades, parce qu'elles se déplacent fréquemment pour chasser les troupeaux d’animaux qui leur permettent d’assurer leur subsistance. Au fil du temps, ces groupes complètent leur alimentation avec la pêche et la cueillette, développant leurs propres techniques pour exploiter les ressources disponibles au sein de leurs environnements respectifs.


Source : Julie Toupin, Vase à parement et à crestellation (vers 1350 - vers 1600), Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Entre l’an 1 000 avant notre ère et l’an 1 000 de notre ère, les populations humaines du nord-est de l’Amérique augmentent et elles intensifient leurs échanges économiques au sein d’un réseau de plus en plus vaste. En parallèle, ces populations développent la poterie, ce qui stimule la production de vases utilisés pour la conservation et la cuisson de la nourriture ainsi que pour le transport de l’eau. Du 6e au 10e siècle, certains groupes nomades commencent à réduire leurs déplacements quelques mois par année afin de s’installer près des points d’eau et d’expérimenter des pratiques agricoles.


Source : Diane Boily, Maïs, courges et haricots, AKI : Sociétés et Territoires autochtones. Licence : Utilisation dans un contexte éducatif seulement (BY-NC).

À partir de 1 000 de notre ère, de plus en plus de groupes adoptent l’agriculture, qui prend notamment forme avec la culture des « trois sœurs », une pratique qui s’accompagne de la formation de premiers villages permanents. D’abord désertés durant l’hiver, les villages sont progressivement occupés à l’année longue, ce qui témoigne d’une sédentarisation de certains groupes au sein de la vallée du Saint-Laurent.


Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Du 13e au 15e siècle, les groupes sédentaires se distinguent de plus en plus des groupes nomades sur les plans sociaux, politiques, économiques et culturels. C’est d’ailleurs au cours de cette période que les familles linguistiques iroquoienne et algonquienne se seraient consolidées dans le sud du territoire actuel du Québec et ses environs. À la même époque, rappelons que des groupes nomades que l’on associe à la famille linguistique inuite-aléoute s’installent dans la partie nord de ce territoire.


Vers 1500, on estime qu’il y entre 150 000 et 200 000 Autochtones présents dans le nord-est de l’Amérique au moment où les Européens intensifient la colonisation de cette région. Environ 12 millions d’Autochtones vivent sur les territoires actuels des États-Unis et du Canada.

2.1. Les caractéristiques des modes de vie des premières nations et de la nation inuite vers 1500



Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

La principale différence entre les familles linguistiques iroquoienne, algonquienne et inuite est le type de langues utilisées par les nations qui forment ces familles linguistiques. Cela dit, cette catégorisation ne permet pas de cerner la complexité des Premières Nations et de la nation inuite ainsi que la particularité de chacune de ces nations, dont les modes de vie sont surtout liés à leur environnement et leur manière de s’y adapter.


Dans le cas des Premières Nations, les nations iroquoiennes et algonquiennes partagent beaucoup de caractéristiques sociales, économiques et culturelles. Par exemple, certaines nations algonquiennes comme les Abénakis pratiquent l'agriculture pour compléter la chasse et la pêche. Ces produits agricoles leur permettent d’avoir les réserves nécessaires pour affronter l’hiver, comme le font les nations iroquoiennes des Grands Lacs.

            Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Réponds aux questions suivantes.

   


Cahier de traces

3. Les Européens et l’exploration de l’Amérique du Nord


Cahier de traces


Certaines populations humaines en provenance de l’Afrique atteignent l’Europe environ 43 000 ans avant notre ère, c’est-à-dire plusieurs milliers d’années avant que des êtres humains traversent la Béringie vers l’Amérique. De nombreuses sociétés occupent le continent européen au fil du temps, se disputant le contrôle du territoire et des réseaux d’échanges. Ces réseaux permettent notamment d’acquérir les ressources disponibles dans le nord de l’Europe, autour de la Méditerranée ainsi que certaines richesses en provenance d’Asie.


La mappemonde de Martellus, une représentation du monde connu par les Européens vers 1490

La mappemonde illustre l'Europe en haut à gauche, l'Asie en haut à droite et l'Afrique en bas à gauche. L'encart montre l'aire géographie représentée sur la carte Martellus sur une planisphère actuelle.

Adapté de : Henricus Martellus Germanus, Insularium Illustratum [Livre illustré des îles] (vers 1490), British Library, Add. MS. 15760, ff. 68v & 69r, en ligne sur Wikimedia Commons. Licence : domaine public.


Source : Walter Baker, L'arrivée de Jacques Cartier à Stadaconé, 1535 (entre 1890 et 1912), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2896469. Licence : domaine public.

Au tournant du 16e siècle, la compétition entre les royaumes européens se manifeste dans leurs projets d’explorations au-delà des limites du monde qu’ils connaissent. En effet, plusieurs de ces royaumes financent des expéditions pour explorer l’océan Atlantique. Dans un contexte de conflits politiques et de guerres nécessitant beaucoup de richesses, les royaumes espèrent ainsi mettre la main sur des ressources qui leur permettraient de renforcer leur pouvoir.


Source : Auteur inconnu, Astrolabe français attribué à Samuel de Champlain, (1626), Musée canadien de l’histoire, en ligne sur Wikimedia commons. Licence : Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International.

En s’appuyant sur des innovations technologiques comme la caravelle et l’astrolabe, les explorateurs et leurs équipages quittent leur continent en quête de prestige, de richesses et de ressources pour enrichir les royaumes qui les financent. Comme le commerce avec l’Asie est beaucoup plus difficile depuis la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, les explorateurs espèrent aussi trouver une nouvelle route vers les Indes et la Chine. Pour ce faire, ils tentent de contourner l’Afrique vers le sud ou de faire le tour du monde vers l’ouest. Les explorateurs cherchent ainsi un moyen de répondre à la forte demande européenne en épices et en produits de luxe asiatiques comme la soie, la porcelaine et les pierres précieuses.


Les explorations européennes en Amérique


Réponds aux questions suivantes.

   


Cahier de traces

4. Révision


Écoute d'une vidéo

 

Révision du chapitre "Le peuplement de l'Amérique du Nord et les explorations européennes".



Réponds aux questions suivantes.

   

Question 5 - Se situer dans le temps et l'espace

Les documents 1 à 3 présentent des événements liés au peuplement de l’Amérique. Dans ton carnet de traces, ci-dessous, place-les en ordre chronologique en écrivant 1 pour document 1, 2 pour document 2 et 3 pour document 3.

Les documents

Le réchauffement du climat permet la création d’un corridor terrestre au cœur de l’Amérique du Nord. Ce recul des glaciers libère la vallée du Saint-Laurent et permet aux humains de s’installer sur le territoire qui correspond aujourd’hui au Québec.

 

Source du texte : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social.

Des populations humaines suivent un autre axe de peuplement, se déplaçant d’ouest en est dans les régions arctiques du continent. D’autres populations suivent éventuellement cet axe et s’installent vers l’an 1200 de notre ère au sein du territoire qui correspond aujourd’hui à la partie nord du Québec.

Source du texte : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social.

 

Source du texte et de la carte : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social.

Tab content 4

Tab content 5

Cahier de traces

Question 6 - Déterminer des causes et des conséquences

À partir du document 4, détermine les causes qui motivent le premier voyage de Jacques Cartier vers l’Amérique.

Le document

Tab content 1

Tab content 2

Tab content 3

Texte qui présente l’ordre reçu par Jacques Cartier pour son premier voyage en Amérique du Nord en 1534

« Jacques Cartier obtient donc appui et financement royal pour un départ au printemps 1534 avec l’ordre de “faire le voyage de ce royaume [des Terres Neuves] pour [découvrir] certaines [iles] et pays où l’on dit qu’il [doit se] trouver [grande] quantité d’or et autres riches choses”, avec pour but ultime de découvrir le passage du nord-ouest permettant de rejoindre la Chine. »

Source : Éva Guillorel, « Saint-Malo et le Canada au xvie siècle : la puissance et l’oubli », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, vol. 125, no. 3, 6 décembre 2018, p. 170, en ligne sur Open Edition.

Tab content 5

Cahier de traces