3. L’État québécois et le domaine économique

3.1. Les interventions économiques de l’État québécois

Décrire les interventions économiques de l’État pendant la Révolution tranquille.

Au tournant des années 1960, des économistes francophones comme Jacques Parizeau se préoccupent du ralentissement de la production industrielle et de la marginalisation économique du Québec au sein de l’Amérique du Nord.

Dès son arrivée au pouvoir, Jean Lesage forme le Conseil d’orientation économique du Québec, au sein duquel ces économistes collaborent avec des fonctionnaires pour élaborer une politique de développement économique. Cette politique prend forme avec la création de plusieurs sociétés d’État dans le domaine de la finance ainsi que dans les secteurs primaire et secondaire, ce qui engendre une expansion massive de l’administration publique québécoise.

Description
Source : Gabor Szilasi, Campagne nationale de sécurité au Stage Coach Inn, 7385 boulevard Décarie Montréal (1966), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D661713. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
Quelques sociétés d’État créées dans les années 1960 et 1970
Noms (acronymes) Secteurs Années de création
Société générale de financement (SGF) Financier 1962
Sidérurgie du Québec (SIDBEC) Minier 1964
Société québécoise d’exploitation minière (SOQUEM) Minier 1965
Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Financier 1965
Société de récupération, d’exploitation et de développement forestiers (REXFOR) Forestier 1969
Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP) Pétrolier 1969
Société nationale de l'amiante (SNA) Minier 1978

Description
Source : Henri Rémillard, Reportage sur la Mauricie (1972), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D721510-721694. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Inspiré par le keynésianisme, le Conseil d’orientation économique du Québec propose que l’État québécois occupe un rôle plus central dans l’économie provinciale et qu’il dote les francophones d’un levier de croissance économique. Cette intervention étatique nécessite toutefois des capitaux importants, que ce soit pour soutenir les organismes publics, les entreprises privées ou les entrepreneurs individuels.

Le gouvernement de Jean Lesage crée ainsi des sociétés d’État pour renforcer la capacité d’emprunt de l’État québécois et pour appuyer le développement économique du Québec. Alors que la Société générale de financement (SGF) rassemble des capitaux pour subventionner les entrepreneurs en démarrage ou en difficulté, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) administre les fonds gouvernementaux afin de les faire fructifier et de les réinvestir dans les entreprises québécoises.

En plus de contribuer à l’essor de l'entrepreneuriat francophone et de réduire la mainmise des investisseurs étrangers sur l’économie provinciale, la SGF et la CDPQ appuient les organismes publics responsables d’assurer l’intervention étatique dans plusieurs secteurs économiques.

Cahier de traces

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Les sociétés d’État et l’exploitation des ressources naturelles

Dans les secteurs primaire et secondaire, le gouvernement québécois multiplie les sociétés d’État afin de participer à l’exploitation et la transformation des matières premières. Par exemple, la Société québécoise d’exploitation minière contribue à l’exploration minière et à l’extraction des minerais en collaborant avec des entreprises propriétaires de mines. Dans le cas des mines de fer, des filiales de la Sidérurgie du Québec assurent l’extraction du minerai et son transport jusqu’aux ports en vue d’une exportation outre-mer. Parmi ces filiales, on compte la SIDBEC-Normines de la ville de Gagnon sur la Côte-Nord, une entreprise détenue par la Sidérurgie du Québec, la British Steel Corporation et la United States Steel Corporation. Par l’entremise de ses organismes publics, l’État québécois contribue également à la transformation du bois, à la prospection pétrolière et à l’exploitation de l’amiante.

Description
Source : Jules Rochon, Inauguration de Sidbec-Dosco à Contrecoeur (1972), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E10,S44,SS1,D72-134. Licence : droit d’auteur non évalué.

À l’instar des entreprises privées qui exploitent les ressources minières, forestières et hydrauliques du Québec dans les années 1940 et 1950, les sociétés d’État misent sur les régions éloignées pour continuer l’exploitation des ressources naturelles. Le cas de l’hydroélectricité illustre bien cette tendance puisque la deuxième phase de nationalisation de l’électricité engendre une intervention étatique complexe dans les régions nordiques du Québec.

Question 6
Étape 1

Situe sur la carte les ressources naturelles exploitées à l’époque de la Révolution tranquille :

  • La centrale hydroélectrique de Carillon
  • La centrale hydroélectrique Manic-5
  • La centrale hydroélectrique Robert-Bourassa (La Grande-2)

Les documents

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Étape 2

Indique le changement territorial en lien avec le développement énergétique du Québec.

Cahier de traces

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La nationalisation de l'électricité au Québec
Cahier de traces

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Question 8 - Établir des faits / Déterminer des causes et des conséquences

En examinant les documents 14 et 15, identifie deux mesures économiques mises en place par le gouvernement de Jean Lesage. Pour chacun des documents, explique les raisons qui poussent le gouvernement à prendre ces mesures.

Les documents

Extrait d’un exposé sur la nationalisation de l’électricité présenté par René Lévesque en 1962

« C’est au peuple du Québec de prendre dans ses mains, librement et fièrement, la première et la plus importante de toutes les clés d’une économie moderne. Et ça ça veut dire la nationalisation de l’électricité. C’est-à-dire des onze compagnies, y en a dix qui sont indiquées ici il en manque seulement une, une petite filiale de la Shawinigan qui est quelque part sur le Saint-Maurice, la Saint-Maurice Power Corporation. Toutes les autres là, c’est les compagnies qui font, dans la Province de Québec sous le système de production privée, la production et le commerce d’électricité et qui ont quelques milliers d’actionnaires seulement. Dont souvent, très souvent, les principaux, les plus pesants, sont en dehors du Québec. Et la nationalisation c’est simplement de ramener dans le Québec la propriété entre les mains de 5 300 000 actionnaires, c'est-à-dire nous tous, la propriété de notre électricité. »

Source : Parti libéral du Québec, Maîtres chez nous - La nationalisation de l’électricité expliquée par René Lévesque (1962), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P443,S77,DFN90- 503, 04:16-05:05. Licence : extrait utilisé avec la permission du Parti libéral du Québec, tous droits réservés.

Extrait d’un article de journal publié en 1965

« Les économistes consultés par le gouvernement de M. Lesage [...] soutiennent que la création, par le gouvernement, d’une Caisse de dépôt et de placement en vue de l’administration du fonds accumulé, que constituera la caisse de retraite provinciale, se révélera le grand moyen pour les Québécois de prendre la direction des centres de décisions économiques selon leurs intérêts, leurs besoins et leurs objectifs. [...] La Caisse de dépôt et de placement permettra le regroupement, dans les mains des Québécois, de leurs épargnes collectives, ce qui permettra d'utiliser ces capitaux pour la modernisation de notre commerce et de notre industrie. »

Source : Auteur inconnu, « Projet de loi déposé aujourd’hui : création de la Caisse de dépôt », Le Soleil, 26 mai 1965, p. 1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0004878815.

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Cahier de traces

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