2. L’État québécois et le domaine social

2.1. La laïcisation de l’État québécois

Expliquer ce qu’est la laïcisation et comment ce phénomène transforme la place de l’Église catholique dans la société québécoise.
Question 2 - Dégager des différences et des similitudes

Qu’ont en commun les documents 1 à 4? Dégage une similitude.

Les documents
Description
Source : Conrad Poirier, News. L'Oeuvre aux enfants infirmes (1942), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P48,S1,P8074. Licence : domaine public.
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Source : Armour Landry, L'inauguration et la bénédiction du pavillon de Bulllion [de l’Hôtel-Dieu de Montréal] par le cardinal Paul-Émile Léger (1952), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P97,S1,D10902. Licence : image utilisée avec la permission de BAnQ.
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Source : Auteur inconnu, L'archevêque de Montréal, Paul-Émile Léger, marche au sein d'une foule de spectatrices auxquelles il tend les mains, alors que le maire de Montréal, Camillien Houde, suit en arrière-plan (vers 1950), Archives de la Ville de Montréal, CA M001 P146-2-2-D4-P068. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
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Source : Armour Landry, La collation des grades à l'École des infirmières de l'Hôtel-Dieu de Montréal (1959), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P97,S1,D11081. Licence : image utilisée avec la permission de BAnQ.
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Cahier de traces

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Laicïsation
Vérifie tes connaissances - Laïcisation et déconfessionnalisation

Après la Seconde Guerre mondiale, l’influence morale et culturelle de l’Église catholique décline au sein de plusieurs pays occidentaux. L’essor de la société de consommation et le changement dans les mentalités diminuent la portée des croyances et des valeurs religieuses ainsi que des rites qui permettent de les inculquer. Par exemple, avant la Seconde Guerre mondiale, les nouveaux-nés reçoivent presque tous leur baptême le jour de leur naissance puisque leurs parents catholiques croient que cela évitera à leur âme de rester dans les limbes advenant un décès. À partir des années 1960, les nouveaux-nés reçoivent leur baptême environ dix jours après leur naissance, ce qui témoigne du recul de cette croyance religieuse au Québec.

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Source : Antoine Désilets, Cérémonies religieuses (entre 1957 et 1971), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS17,D3. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
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Source : Antoine Désilets, Cérémonies religieuses (entre 1957 et 1971), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS17,D3-106. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Au cours des années 1970, le déclin de l’influence du catholicisme prend de l’ampleur avec la chute rapide de la pratique religieuse, ce qui se traduit par une diminution de moitié de la fréquentation de la messe chez les catholiques. Même si neuf personnes sur dix déclarent toujours leur appartenance à la religion catholique au tournant des années 1980, cette appartenance représente davantage un sentiment identitaire puisqu’elle ne s’accompagne presque plus d’une pratique religieuse assidue. En plus de priver l’Église catholique de fidèles, la diminution de la pratique religieuse réduit la disponibilité des ressources financières nécessaires au fonctionnement des établissements confessionnels et à l’entretien des lieux de culte.

Les Ursulines avant 1968
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Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.

Ce retrait du  clergé et des  communautés religieuses de la vie sociale s’inscrit dans une plus vaste réforme de l’Église catholique lancée par le concile de Vatican II durant les années 1960. Cette réforme propose des changements majeurs dans le déroulement des pratiques religieuses et elle encourage l’Église catholique à s’adapter à la modernisation des sociétés occidentales. Pour ce faire, la réforme reconnait notamment la liberté de religion des non-catholiques, elle abolit l’usage du latin pour la messe et elle autorise le port de tenue civile par les religieux et les religieuses. Au sein des paroisses, l’Église catholique invite les clercs à collaborer plus étroitement avec les laïcs dans l’organisation de la vie communautaire, une entraide qui prive toutefois le clergé de sa relation de proximité avec les croyants.

La diminution de la pratique religieuse au Québec et la laïcisation de l’État québécois s’accompagnent d’une baisse substantielle des vocations religieuses au sein de l’Église catholique. Plus spécifiquement, l’Église catholique peine à recruter des effectifs pour former son clergé et les communautés religieuses assistent au départ volontaire de leurs membres. Entre 1960 et 1980, le nombre de prêtres baisse de moitié alors que les  communautés religieuses perdent le tiers de leurs membres. Pour s’ajuster à la réduction de ses effectifs, l’Église catholique vend ses hôpitaux au gouvernement du Québec et elle ferme plusieurs établissements confessionnels comme les orphelinats et les hospices pour personnes âgées.

Les Ursulines après 1968
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Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.

Au moment où l’Église catholique connait des difficultés de recrutement et des vagues de départs volontaires, les fonctionnaires des ministères et les employés de l’État québécois remplacent progressivement les religieux dans les écoles et les hôpitaux. Alors que le bébé-boum accélère la croissance de la population québécoise, ses besoins s’accentuent dans les domaines de l’éducation, de la santé et des services sociaux. Pour répondre à ces besoins, les politiciens tablent sur l’État-providence, ce qui leur permet de rompre avec le cléricalisme de la période duplessiste. L’émergence de l’État-providence renforce donc le processus de laïcisation de l’État québécois, qui devient de plus en plus autonome face à l’Église catholique.

Question 3 - Déterminer des changements et des continuités

Détermine le changement dans la place de l’Église dans la société québécoise selon l’auteur du document 5.

Les documents

Extrait d’un texte par Monseigneur Jean-Marie Fortier, évêque de Sherbrooke, publié en 1974

« Pour les hommes et les femmes de ma génération l’Église du Québec n'est plus ce qu’elle a été. [...] Être catholique et catholique pratiquant en 1920 ou en 1930 allait de soi. [...] Au pays du Québec beaucoup de choses ont changé. [...] Il n’est qu'à réfléchir sur ce qui était hier et sur ce que l'expérience quotidienne nous révèle aujourd’hui : baisse de la pratique religieuse, diminution des voca­tions sacerdotales et religieuses, accroissement du nombre des divorces, leadership de l’État en maints domaines, etc. »

Source : Jean-Marie Fortier, « Mgr Jean-Marie Fortier nous ouvre son cœur », La Tribune, 28 décembre 1974, p. 3 (cahier spécial), en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0004875943.

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